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Obstacles au leadership : mon histoire avec l’insatisfaction


Quand j’observe la vie des grands leaders de ce monde, j’en déduis qu’ils étaient dotés de qualités inestimables. Parmi ces qualités, la satisfaction personnelle demeure sans doute en haut de la liste. Qu’ils soient anciens ou contemporains, orientaux ou occidentaux, hommes ou femmes, riches ou pauvres, ils étaient tous des gens satisfaits. Or, cette qualité – pourtant simple et accessible à tout le monde et qui fait des leaders des personnes exceptionnelles – fait dramatiquement défaut chez le commun des mortels. En ce qui me concerne, Il me suffit d’observer ma propre vie antérieure pour comprendre que je ne faisais pas exception. En effet, en prenant un peu de distance par rapport à mes quinze ou vingt dernières années, je constate à quel point j’ai été insatisfait. L’insatisfaction n’épargnait presque rien de ce que j’entreprenais. J’ai incessamment été à la recherche de nouvelles sensations, de nouvelles expériences, de nouvelles amitiés et j’en passe. J’ai tout le temps été pressé. Je m’empressais à atteindre de nouveaux niveaux de vie, en faisant fi de la loi des étapes.

Bref, et sans peut-être m’en rendre complètement compte, j’ai été un fervent adepte de l’étourdissante foi du « tout-nouveau ». Ce qui poussait ceux qui me connaissaient à m’attribuer, à raison, l’honorable titre de l’« éternel insatisfait ».

Entre vous et moi, le titre de l’éternel insatisfait me sciait parfaitement comme un gant; à tel point qu’au début, j’en tirais même une certaine satisfaction vicieuse. Tiens! Pour une fois j’ai été satisfait d’être traité d’insatisfait! Comprenne qui pourra. C’est pour dire que pendant que je me noyais dans le profond bassin de mes multiples insatisfactions, je croyais qu’il s’agissait d’une qualité fortement recherchée surtout chez les personnes motivées qui n’ont pas peur de relever de nouveaux défis. À l’instar de plusieurs autres insatisfaits, je confondais souvent le fait d’avoir un rêve à réaliser, un but à atteindre et le fait de suivre les illusions qui n’étaient vraiment efficaces que lorsqu’il s’agissait d’alimenter davantage mon sentiment d’insatisfaction.

Je vivais ainsi un certain temps, jusqu’au moment où je fis la triste constatation suivante. Je me rendis compte que la source de mon insatisfaction n’était peut-être pas la constante recherche de nouveaux horizons à explorer – qui demeure somme toute une chose positive que je ne suis pas prêt à abandonner pour rien au monde – mais plutôt la fuite et la non acceptation de l’ordinaire qui s’offrait à moi sous les différentes formes de la vie quotidienne.

Quelle déception! J’avais tout simplement peur de l’ordinaire. Après quoi j’avais compris que le fait d’être tout le temps à la recherche du nouveau, par peur de l’ennui, risque de me coûter encore plus cher que cela me coûtait auparavant. Comme s’obstinait à m’inculquer l’un de mes vieux partons qui s’inquiétait du niveau avancé de mon empressement : je risque d’échouer l’une des plus grandes leçons de la vie d’un individu, à savoir apprendre à apprendre. Oui, selon ce vieux sage des temps modernes, si je ne le freine pas illico, mon empressement excessif me conduirait tout droit au gouffre. Car il m’empêcherait d’apprécier les purs plaisirs de la vie que l’on retrouve abondamment dans les moments ordinaires du quotidien. Et puisque mon avenir, comme celui de tout être humain, dépend des choix que je dois faire aujourd’hui, j’aurai tout intérêt à mieux saisir les opportunités du quotidien, à bien les savourer, à apprendre à les apprécier afin que mes décisions de demain soient suffisamment réfléchies et ma vie entièrement satisfaisante.

La solution? Cesser de conjuguer au futur et commencer à vivre au présent, en se dotant d’un but clair dans la vie et de moyens raisonnables pour l’atteindre. Telle est la véritable source d’une réelle satisfaction personnelle. La stratégie pour y parvenir? Accepter l’ordinaire et apprécier les moments présents de la vie quotidienne. Car, à bien y penser, le sentiment d’insatisfaction émane souvent d’un refus de l’ordinaire et non d’une recherche de l’extraordinaire. Si vous avez des doutes, lisez la vie des gens extraordinaires et vous constaterez qu’une grande partie de leur vie était faite de choses très ordinaires. Si non, il vous suffirait de regarder autour de vous pour constater, tout comme moi, que l’extraordinaire n’est fait que de choses purement ordinaires.

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